Le 3 décembre dernier, le Premier ministre croate, Milan Kujundžić, a annoncé vouloir prolonger la date limite constitutionnelle fixée pour l’adoption de la nouvelle loi sur l’avortement, initialement arrêtée au 21 février 2019.
Selon le premier ministre, « le sujet est trop sensible ». « Il n’y a pas de solution sur le sujet qui puisse satisfaire chacun », a-t-il ajouté lors de la journée internationale des personnes handicapées.
Les hésitations du gouvernement croate sont notamment la conséquence d’une affaire de corruption impliquant un chirurgien. Le premier ministre a indiqué qu’il ne pouvait pas donner d’avis avant la fin de l’enquête en cours. Par ailleurs, de nombreuses manifestations visant à contester la loi établie en 1978 par la Yougoslavie ont été organisées, contribuant aux hésitations de l’exécutif.
Pour rappel, le Parlement de Croatie avait été chargé par la Cour constitutionnelle, en mars 2017, de préparer la nouvelle législation sur l’avortement afin de prendre en compte « les mesures de prévention et d’éducation pour diminuer le nombre d’avortements » (cf. IVG en croatie, un équilibre à trouver entre le droit des femmes et la protection de la vie à naître). La loi croate actuelle légalise l’avortement jusqu’à dix semaines de grossesse.
Hina (3/12/2018)