Dans le monde, plusieurs millions de femmes utilisent une application de suivi du cycle menstruel. « Un marché florissant » qui vient enrichir les « FemTech », le marché des services technologiques en lien avec la santé des femmes que la société Frost & Sullivan estime à 50 milliards de dollars en 2025. Avec comme corollaire la question de la protection de l’intimité.
Les investisseurs sont nombreux et les modèles économiques aussi. Max Levchin, l’un des cofondateurs de PayPal, est à l’origine de l’application Glow. Apple n’est pas en reste. L’entreprise a intégré le suivi des règles dans son application Health, un an après son lancement en 2014. Des applications auxquelles l’utilisatrice doit s’abonner, ou qui commercialisent ses données « dans des conditions plus ou moins transparentes ». « Si c’est gratuit, c’est toi le produit. »
En effet les données sont sensibles. Les femmes enceintes sont par exemple des consommatrices en puissance, pour leur futur bébé, ou pour leur grossesse. Des enquêtes réalisées par le Washington Post ou le Wall Street Journal ont affirmé que certaines applications monnayent « les informations des utilisatrices à des annonceurs à des fins de ciblage publicitaire », et même à des employeurs. « Si des tiers non autorisés accèdent à nos données de santé, on pourrait nous refuser un prêt, une évolution sur le plan professionnel » met en garde Nathalie Devillier, professeur en droit du numérique à Grenoble Ecole de Management.
Bien que le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) requière un consentement explicite de la part l’utilisateur, en pratique, « un clic pour les conditions générales d’utilisation peut suffire ».
Sources : AFP, Emeline Rojo Burckel (11/10/2020) ; 20 minutes avec agences (12/10/2020)