Les banques de sperme sont en manque de stock en France. Les couples désirant avoir un enfant grâce à un donneur doivent aujourd’hui attendre six mois pour avoir un sperme congelé. Depuis quelques années les offres spontanées de sperme ont chuté. Avec une dizaine de donneurs par an seulement les CECOS (Centre d’étude et de conservation du sperme humaine) sont loin de pouvoir répondre à la demande.
Lorsqu’un couple souhaite passer par un donneur, pour une insémination ou une FIV, il lui faut patienter pendant au moins un an pour mûrir son projet, en lien avec une équipe de biologistes, psychologues et gynécologues.
Le donneur aussi est soumis à des obligations : avoir moins de 45 ans, être père, s’il est en couple avoir l’autorisation de sa conjointe, et passer des tests médicaux afin d’être sûr qu’il ne transmettra pas de maladies à l’enfant, et ne pas avoir de relations sexuelles pendant les trois jours précédant le don. Un homme peut donner son sperme jusqu’à l’obtention de dix enfants, afin d’éviter les rencontres éventuelles entre demi-frères et demi-soeurs.
En France le don est anonyme et gratuit, ce qui n’est pas le cas dans les autres pays. Aux USA, au Canada ou en Angleterre, on peut recevoir 15 euros pour son sperme. En Amérique du Nord on en fait même un commerce sur Internet, avec photo du donneur et ses caractéristiques physiques et sociales. Certains proposent même leur catalogue dans les grands hôtels parisiens.
Libération (Michaël Hajdenberg) 08/11/05