Selon une étude présentée lors de la session scientifique annuelle de l’American College of Cardiology lors du Congrès mondial de cardiologie, les femmes qui sont tombées enceintes en recourant à des techniques de procréation médicalement assistée sont deux fois plus susceptibles de développer une prééclampsie[1] que celles qui ont eu une grossesse « traditionnelle ». Si l’on tient compte des GPA, la proportion de grossesses faisant appel aux techniques de procréation assistée a doublé aux Etats-Unis au cours des deux dernières décennies.
L’étude se fonde sur l’analyse des dossiers médicaux[2] de plus de 2,2 millions de patientes parmi lesquels 5 874 grossesses obtenues par une PMA[3], entre 2016 et 2018. Les scientifiques ont tenu compte des autres facteurs de risque des patientes.
Selon les chercheurs, dans le cadre d’une PMA, le placenta peut se développer « différemment », augmentant ainsi la probabilité de prééclampsie. Leur analyse a également révélé des taux plus élevés de tachycardie supraventriculaire (rythme cardiaque plus rapide que la normale), d’œdème pulmonaire (accumulation anormale de liquide dans les poumons) et de diabète gestationnel, en cas de PMA. Des différences toutefois jugées non « statistiquement significatives » pour ces derniers troubles.
Au vu de ces résultats, le Dr Ahmad Mustafa, principal auteur de l’étude, recommande d’intégrer des « soins cardiovasculaires » dans le « suivi de routine », dans le contexte d’une PMA. Par ailleurs, les chercheurs prévoient de poursuivre l’analyse des données afin de déterminer si certaines techniques de PMA sont plus à risque que d’autres.
[1] La prééclampsie est une complication potentiellement très grave liée à la grossesse qui se traduit par une hypertension artérielle et de possibles lésions des organes. C’est la deuxième cause de décès maternels en France (environ 20 décès par an), après les hémorragies de la délivrance (source Inserm, 30/11/2018)
[2] National Inpatient Sample Database
[3] Parmi lesquelles 190 GPA
Source : Medical Xpress, American College of Cardiology (24/02/2023)