Des chercheurs sont parvenus à convertir des cellules souches pluripotentes humaines [1] en « cellules hypophysaires purifiées » qui se sont agrégées en organoïdes sécrétant des hormones. Une fois transplantés chez des souris souffrant d’hypopituitarisme [2], ils ont constaté une « amélioration durable » des niveaux de l’hormone adrénocorticotrope (ACTH)[3], qui est normalement produite et sécrétée par l’hypophyse. Les résultats ont été publiés dans la revue Stem Cell Reports [4].
L’hypophyse régule diverses hormones, contrôlant des processus très variés tels que la croissance, le métabolisme, la réponse au stress et la reproduction. Une déficience de l’hypophyse peut entraîner une hypotension artérielle, un déséquilibre électrolytique, des troubles de la conscience, des troubles de la croissance et la stérilité. A l’heure actuelle, il n’existe pas de traitement pour l’hypopituitarisme, c’est-à-dire la diminution de la sécrétion des hormones normalement produites par l’hypophyse. Par conséquent, le traitement de cette pathologie implique une substitution hormonale à vie.
Les chercheurs considèrent que les organoïdes hypophysaires sont « des sources de greffe prometteuses pour le traitement de l’hypopituitarisme ». Pour Hidetaka Suga, de l’université de Nagoya, auteur de l’étude, la production de tissus hypophysaires humains à base de cellules souches « pourrait permettre d’améliorer les traitements de l’hypopituitarisme en médecine régénérative ».
Les scientifiques envisagent désormais de poursuivre leurs travaux afin de « développer des méthodes de fabrication de lignées cellulaires de qualité clinique ». Des lignées dont ils comptent évaluer l’efficacité sur des animaux tels que les singes.
[1] Cette recherche a été réalisée avec des cellules souches embryonnaires, ce qui implique la destruction d’embryons humains.
[2] L’hypopituitarisme est une carence en une ou plusieurs hormones hypophysaires. Les symptômes de l’hypopituitarisme dépendent de l’hormone déficitaire. Cette pathologie peut affecter la croissance et la fertilité.
[3] Les hypophyses greffées ont survécu pendant six mois.
[4] Hidetaka Suga, Generation and purification of ACTH-secreting hPSC-derived pituitary cells for effective transplantation, Stem Cell Reports (2023). DOI: 10.1016/j.stemcr.2023.05.002
Source : Phys.org, Cell Press (08/06/2023)