Des scientifiques britanniques de l’Imperial College de Londres ont réussi à modifier génétiquement des moustiques vecteurs du paludisme pour les rendre infertiles, grâce à la technique d’édition du génome CRISPR-Cas9. L’objectif de leurs recherches est d’enrayer la propagation du paludisme. Les travaux expérimentaux ont consisté en la “greffe” du “gène de l’infertilité” chez ces moustiques. Cette mutation ponctuelle est transmissible sur cinq générations.
Si certains experts craignent « la destruction progressive de populations entières de moustiques [qui] pourrait être de nature à bouleverser les équilibres naturels de l’environnement », Jean-Yves Nau demande : « L’homme doit-il, à tout prix respecter toutes les formes de biodiversité ? Au point de se refuser, quand il le pourra, à éradiquer certaines espèces d’insectes suceurs de sang à l’origine d’un nombre considérable de morts humaines prématurées ? »
Le professeur Tony Nolan, qui a participé aux recherches, a déclaré qu’une telle technique ne décimerait pas la population mondiale des moustiques, mais seulement celle vecteur du paludisme. Elle pourrait permettre à terme l’éradication de l’infection parasitaire qui tue près d’un million de personnes par an.
Cependant, avant que les moustiques génétiquement modifiés ne soient diffusés en Afrique, les scientifiques annoncent encore une décennie de tests de sécurité, le temps de « confirmer l’efficacité des anticorps ».
JY Nau (07/12/2015) – La Croix (08/12/2015) – BBC (07/12/2015)