Une étude américaine présentée lors de la réunion annuelle de la Society of Thoracic Surgeons « montre une forte probabilité qu’un cœur de porc génétiquement modifié puisse être implanté chez un nourrisson afin de le maintenir en vie jusqu’à ce qu’un cœur humain devienne disponible, sans se soucier d’un rejet précoce ».
Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs de l’université de l’Alabama à Birmingham ont surveillé la réaction du sérum sanguin de 70 nourrissons face à des cellules de porc génétiquement modifié[1]. Le niveau de réactivité des anticorps humains vis-à-vis des cellules de porcs est en effet décisif car s’il est élevé, cela suggère qu’un rejet précoce surviendrait après une greffe de cœur.
Cinquante des nourrissons n’avaient jamais été soumis à une intervention chirurgicale ni à une transfusion sanguine, les vingt autres ayant déjà subi une chirurgie cardiaque, une transfusion sanguine ou une exposition à des tissus biologiques d’une autre espèce. Seul un enfant du premier groupe a présenté une faible réaction, et trois dans le second groupe. Les chercheurs en déduisent qu’ « aucune liaison d’anticorps ne s’est produite et donc aucune destruction des cellules de porc ».
David C Cleveland, qui a dirigé l’étude, indique que la prochaine étape est la transplantation de cœurs de porcs génétiquement modifiés chez des primates non humains afin de démontrer leur survie à long terme.
Pour aller plus loin :
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[1] Les porcs ont été génétiquement modifiés pour supprimer les trois principaux antigènes connus pour réagir avec les anticorps naturels anti-porcs humains.
Medical press (29/01/2019)