Une étude publiée dans Nature communications rapporte les expériences de xénogreffes[1] d’une équipe américaine : cinq greffes de cœurs de porcs chez des babouins « avec une durée record de survie des greffons de 2,5 ans ».
L’un des auteurs de l’étude, Muhammad Mohiuddin (Maryland, Etats Unis) estime que ces résultats « nous rapprochent un peu plus de l’utilisation de ces organes chez l’homme ». Selon lui, les « xénogreffes pourraient sauver des milliers de vies perdues chaque année en raison d’une pénurie d’organes humains destinés à la transplantation ».
Le principal obstacle technique à la xénotransplantation est « la forte réaction immunitaire du receveur ». Pour le contourner, les chercheurs ont utilisé « une combinaison de modifications génétiques et de médicaments immunosuppresseurs (antirejet) ciblés » : les porcs ont été préalablement génétiquement modifié et ont « reçu une marque génétique humaine ».
Toutefois dans cette expérience, les « cœurs greffés n’ont pas remplacé ceux des singes mais ont été connectés au système circulatoire par deux gros vaisseaux sanguins dans l’abdomen de babouin ». Il reste donc à tester « le remplacement pur et simple du cœur de babouin par celui d’un porc génétiquement modifié ».
Le singe était, il y a quelques années, considéré comme le meilleur donneur potentiel d’organes en vue de xénogreffe chez l’homme. Mais en raison des ressources limitées en singe, les cochons « sont devenus de meilleurs donneurs potentiels ». Leurs « cœurs sont anatomiquement similaires aux nôtres et ils grandissent vite » précisent les chercheurs.
Note Gènéthique:
– Des chirurgiens réalisent des greffes d’organes cochons-primates
– Les cochons génétiquement modifiés sont-ils l’avenir de la transplantation d’organes ?
[1] Transplantation d’organes entre espèces différentes.
AFP (5/04/2016)