Quand l’enfant se fait attendre, les parents peuvent apprécier le soutien d’un tiers formé pour les accompagner dans cette étape difficile. En Allemagne, en Suisse et en France, de tels coaches proposent depuis peu ce service.
Si l’infertilité est aussi souvent d’origine masculine que féminine[1], généralement « c’est la femme qui en souffre le plus ». Cela « s’apparente à une crise existentielle », à un « burn-out ». Dans les parcours de PMA, souvent laborieux, « en cas d’échecs répétés ou d’issues défavorables au traitement, l’incompréhension et l’anxiété s’installent », « c’est comme si la vie s’arrêtait dans l’attente de l’enfant ».
« Elles sont souvent en proie à la détresse, à l’anxiété, à un sentiment de dévalorisation », explique Magalie, devenue sexologue et psychothérapeute pour apporter aux femmes l’aide et le soutien qui lui ont manqués lorsqu’elle était elle-même la femme « perdue » et « en souffrance ». Il ne s’agit pas de leur faire arrêter de penser à la grossesse, mais plutôt « mais de les déculpabiliser, de changer leur façon d’y penser ». L’objectif est de « sortir la femme du tourbillon de dévalorisation et d’angoisse pour qu’elle recommence à s’aimer telle qu’elle est ». « Ça m’a permis d’être plus calme, de voir mon corps différemment et de le rendre accueillant », raconte Magalie, dont le cabinet se trouve au Centre de Fertilité de l’Est Parisien, et qui propose « une prise en charge psychocorporelle globale » associant au maximum les conjoints.
Il semblerait que la principale source de souffrance soit la « perte de contrôle », surtout dans le contexte actuel de contraception généralisée : « Pendant de nombreuses années, l’accent a été mis sur l’évitement des grossesses non désirées. Or, cela donne l’illusion qu’on peut décider du moment où survient une grossesse dès qu’un projet d’enfant est formulé… Il y a une forme d’impatience, et l’illusion qu’avec les techniques existant aujourd’hui on peut tout maîtriser »
Dans son nouveau métier Magalie, qui vient de la banque, est heureuse de « faire du bien aux gens », et de faire face au « manque d’aide psychologique » qu’elle constate auprès des couples en espérance d’enfants.
[1] En Suisse, 30% des cas d’infertilité sont d’origine masculine, 30% d’origine féminine, 20% d’origine mixte et 20% d’origine inconnue.
Institut Européen de Bioéthique (05/04/2018) ; France Info (09/04/2018)