Dépistage de la trisomie 21 et consentement éclairé des femmes

Publié le 9 Jan, 2009

a presse revient sur l’étude de l’Inserm montrant qu’une part non négligeable des femmes enceintes n’ont pas conscience des implications possibles du dépistage de la trisomie 21 (cf. Synthèse de presse du 08/01/09). Rappelons que le dépistage prénatal de la trisomie 21 est généralisé, c’est-à-dire proposé à toutes les femmes enceintes, depuis 1997 en France et que 90% environ d’entre elles subissent ce test qui est un "calcul de risques". Or, cette étude (réalisée auprès de 391 femmes ayant accouché dans une maternité des Yvelines en 2005), montre que "la moitié de celles qui ont accepté une échographie et un test sanguin n’avaient pas conscience qu’elles pourraient être amenées à prendre d’autres décisions : faire ou non une amniocentèse et, en cas de diagnostic avéré de trisomie 21, poursuivre ou interrompre leur grossesse".

"A partir du moment où on accepte une prise de sang, c’est une vraie machine qui se met en route et les futures mères se retrouvent face à des décisions douloureuses qu’elles n’avaient pas forcément envie de prendre", raconte Chantal Ducroux-Schouwey, présidente du Collectif inter-associatif autour de la naissance (Ciane). "Les femmes n’ont pas le temps de réfléchir sereinement", poursuit-elle, "si les résultats sanguins ne sont pas bons – ce qui, encore une fois ne veut pas dire que l’enfant est trisomique – on leur propose immédiatement une amniocentèse".

La Croix souligne l’enjeu qui est de "mettre en œuvre les conditions d’information et d’écoute permettant aux futures mères de décider non seulement en connaissance de cause, mais aussi en fonction de leurs valeurs". Enjeu compris par Yves Ville qui est à l’origine de l’ouverture, à l’automne dernier, d’un centre pilote de gestion des risques maternels et fœtaux rattaché à l’hôpital Necker dont la mission est d’accompagner les futures mères en leur délivrant avant toute chose une information approfondie. Mais, pour Yves Ville, ce travail auprès des femmes doit se doubler d’un travail auprès des médecins.

Le quotidien rappelle enfin que la Haute autorité de santé (HAS) a, en 2007, recommandé un dépistage plus précoce de la trisomie 21 (cf. Synthèse de presse du 06/06/07). Déjà pratiqué dans le centre de gestion des risques maternaux et fœtaux de l’hôpital Necker, "ce test devrait permettre de réduire le nombre d’amniocentèses"… Pour Yves Ville, ce test étant pratiqué "alors que la grossesse n’est pas visible", il "leur évite [aux femmes enceintes, NDLR] d’avoir à subir la pression sociale"

[NDLR : ces recommandations d’un dépistage plus précoce sont-elles de nature à mieux éclairer les femmes sur les implications de ce test ?]

La Croix (Marine Lamoureux) 09/01/09 – Le Point.fr (Anne Jeanblanc) 08/01/09 – Le Quotidien du Médecin (Renée Carton) 12/01/09 – L’Express.fr (Vincent Olivier) 15/01/09 – Libération (Eric Favereau) 13/01/09

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