A l’initiative de l’Assemblée nationale et de l’Agence de la biomédecine, des audiences publiques ont été organisées à propos du prélèvement d’organe "sur coeur arrêté". Concrètement, "tout se cristallise autour des patients, souvent atteints du cerveau, hospitalisés en réanimation" et qui sont dépendants de machines. Le journaliste poursuit en précisant que ces dernières seront "logiquement" arrêtées, et "de là, on attendra l’arrêt cardiaque, la médecine ne pouvant plus rien faire".
Pour le professeur Jean-Louis Touraine, député PS du Rhône, "ce sont sur ces patients que l’on pourrait prélever des organes, juste après l’arrêt cardiaque". Cependant, se pose la question du "temps séparant l’arrêt des traitements du décès". Et pour Laurent Beydon, de la Société française d’anesthésie et de réanimation, il y a précisément un risque ici, celui "que l’on aille vers une mort utilitaire, où l’on accélère le décès pour prélever dans de bonnes conditions". Le journaliste précise: "pour éviter toute douleur, une sédation sera prescrite" une fois l’arrêt des machines. Si des experts hollandais, belges, ou anglais, avancent que dans leur pays "tout se passe bien", Bruno Riou, chef des urgences à la Pitié (Paris), souligne deux limites à ne pas franchir: la première est de "ne prélever que sur des patients morts". Or, précise-t-il, "aux Etats-Unis, ce n’est pas toujours le cas". La deuxième est de "ne jamais accélérer le décès".
Libération (Eric Favereau) 12/02/13