Après l’entrée du pronom personnel « neutre » de la troisième personne du singulier « iel » dans le dictionnaire (cf. Entre pronom “iel” et télé transgenre pour les 9/12 ans), des collectifs s’engagent dans la définition de nouveaux mots pour « s’affranchir de la binarité de genre par l’écriture ». Sans consensus encore. « Des stratégies orales et écrites, permettant le respect des personnes non binaires et transgenres ».
« Se réapproprier le genre grammatical »
« Je n’aime pas l’idée d’être “des bouts de mots” avec des tirets/points/apostrophes et souhaite donc l’existence de mots à part entière, explique l’« autrim » du blog La vie en queer. Certaines personnes ne font pas de distinction entre neutre et inclusif, mais pour d’autres il est important de la faire. En effet, le neutre est une façon de se réapproprier le genre grammatical en se genrant (au neutre donc), cela donne de l’existence et du pouvoir. »
Dès lors maternité et paternité devraient laisser place au terme « neuternité », quand des formes adjectives arborant un « x » final voient le jour, telle que « surprix ». Et le « fameux “bonjour à tous.tes” » pourrait être remplacé par bonjour à « touz », « qui ne vise pas à inclure tout le monde, mais à désigner plus spécifiquement des personnes non-binaires ».
De son côté, la « collective » Bye Bye Binary propose des « manuels clairs » aux « utilisateurixces » sur cette « typographie non binaire ou post-binaire ».
La question des pronoms
Le choix des pronoms qu’une personne emploie est « personnel et ne doit pas être remis en question », affirme un site sur « les cultures féministes et LGBTQIAAP+ ». Ainsi, certaines personnes se déclarant « non binaires » utilisent les pronoms « il » et « elle » en alternance. D’autres les remplacent par « iel », ou encore par les « néo-pronoms » « ille », « el », « ol », « ul », « ælle », « æl », « al », « im », « em », etc.
Pour la romancière Monique Wittig, « il faut détruire le genre totalement. Cette entreprise a tous les moyens de s’accomplir à travers l’exercice même du langage ».
Source : Le Figaro, Stéphane Kovacs (12/06/2023)