Le scratching endométrial –ou curetage de l’endométre – n’a pas d’impact sur les résultats de la FIV, conclut une étude. La plupart des grandes cliniques de fertilité dans le monde pratiquent pourtant régulièrement cette technique sur leurs patientes, leur promettant des chances de réussite supérieures. Une nouvelle étude a donc observé 1364 femmes, pendant 3 ans, venant de 13 cliniques différentes, dans cinq pays : le taux de naissance vivante était de 26,1 % chez celles qui avaient subi un scratching endométrial avant l’implantation d’un embryon, et de 26,1 % chez celles qui n’en n’avaient pas subi[1].
Le scratching endométrial consiste à faire des égratignures dans la paroi de l’utérus un mois avant l’implantation de l’embryon, pour « provoquer une inflammation » et forcer la paroi de l’endomètre à s’épaissir pour cicatriser. L’opération est censée favoriser une nidation plus efficace de l’embryon. La technique n’a jamais fait ses preuves, les « études antérieures en faveur de son utilisation étaient peu nombreuses ou mal faites ». Et pourtant, lors d’une étude réalisée au Royaume-Uni, Australie et Nouvelle-Zélande, il a été montré que 83 % des gynécologues la pratiquaient habituellement, facturant leurs patientes entre 200 $ et 500 $ pour cet acte douloureux: après avoir pris des antidouleurs, 50 % d’entre elles ont encore une douleur de 3,5 ou plus sur une échelle de 10.
Etude parue dans le New England Journal of Medicine le 24 janvier 2018: A Randomized Trial of Endometrial Scratching before In Vitro Fertilization
Pour aller plus loin :
Les techniques de FIV en mal d’un « label de qualité »
Découverte d’une hormone favorisant l’implantation des embryons dans l’utérus
[1] Etude publiée dans le New England Journal of Medicine : A Randomized Trial of Endometrial Scratching before In Vitro Fertilization
Reuters, Gene Emeri (23/01/2019) – IVF doctors should scratch technique for improving pregnancy rates