Des chercheurs du Shanghai Key Laboratory for Assisted Reproduction and Reproductive Genetics sont parvenus à faire naître des souris d’ovocytes non fécondés, par parthénogenèse (cf. Des chercheurs s’intéressent aux parthénotes ; Une équipe chinoise produit des souriceaux à partir de deux souris femelles). Une seule souris est parvenue à l’âge adulte. Ces travaux ont été publiés le 7 mars dans la revue PNAS [1]. Selon les chercheurs, ils pourraient déboucher « sur de nouvelles applications en agriculture, en recherche et en médecine ».
Jusqu’à présent la parthénogenèse n’avait pas pu être réalisée chez des mammifères, « principalement en raison d’un processus appelé empreinte génomique, dans lequel certains gènes sont marqués chimiquement, indiquant leur parent d’origine ». La parthénogenèse est un processus qui produit des « clones » du parent, puisque l’embryon reçoit le matériel génétique d’un seul individu.
Les scientifiques ont mis en œuvre l’outil d’édition génétique CRISPR pour effectuer une « réécriture épigénétique ». Ce qui conduit à modifier l’activité des gènes, sans altérer la séquence ADN. Sept « régions de contrôle » ont été altérées dans les ovocytes de souris, modifiant la méthylation de l’ADN. Et « après activation parthénogénétique, ces régions modifiées ont montré le maintien de la méthylation », comme c’est le cas naturellement au début du développement préimplantatoire.
Les ovocytes ainsi modifiés puis « activés » ont été transférés dans des souris femelles, donnant naissance à une portée « viable à terme ». Une seule souris cependant a atteint l’âge adulte.
Les chercheurs souhaitent à présent « perfectionner leur technique pour améliorer son taux de réussite ».
[1] Viable offspring derived from single unfertilized mammalian oocytes, Yanchang Wei, Cai-Rong Yang, and Zhen-Ao Zhao, March 7, 2022 | 119 (12) e2115248119 | https://doi.org/10.1073/pnas.2115248119
Sources : The Independent, Vishwam Sankaran (08/03/2022) ; Daily Mail, Sam Tonkin (07/03/2022)