Le 27 mai 2010 en Corée du Sud, la Cour constitutionnelle a rendu un arrêt affirmant que "les juges constitutionnels ont, à l’unanimité, statué, écrivant que ‘les embryons humains qui ne sont pas implantés dans l’utérus ne jouissent pas des droits fondamentaux de la personne humaine’". La loi coréenne sur la bioéthique et la sûreté de 2005, révisée en 2008, dispose que les embryons surnuméraires peuvent être détruits ou faire l’objet de recherches 5 ans après avoir été conçus par FIV. Estimant que cette loi viole la dignité humaine et la valeur de la vie, un couple, soutenu par des philosophes, des médecins et des biologistes, a déposé contre elle un recours en inconstitutionnalité. Mais les juges constitutionnels ont décidé de ne pas reconnaître les droits fondamentaux de l’embryon non implanté.
Mgr Nicholas Cheong Jin-Suk, le cardinal-archevêque de Séoul a réagi vivement déclarant qu’il s’agit d’ "une sentence contraire à la vie humaine et à la science elle-même". "Comment est-il possible qu’un tribunal s’arroge le droit de nier que l’embryon soit un être humain ?", s’est-il inquiété. L’Eglise catholique est l’une des rares institutions en Corée du Sud à appeler au respect de la vie humaine dès le moment de la conception . Le P. Casimir Song Yul-sup, secrétaire de l’association "Activités pour la vie", placée sous la responsabilité directe de la Conférence épiscopale, a estimé que la décision des juges constitutionnels était "honteuse". "L’Eglise appelle au respect de la vie humaine dès le moment de la conception, mais la Cour n’a pas hésité à discriminer entre ceux des embryons qui seront réimplantés et ceux qui ne le seront pas."
Légal depuis 1973, l’avortement a un taux élevé en Corée du Sud : le gouvernement estimait le nombre d’IVG à 340 000 en 2005, dont 4,4% seulement répondaient aux critères légaux. L’Eglise estime que le nombre réel d’IVG atteint 1,5 million chaque année.
Eglises d’Asie 02/06/10