A l’occasion de la diffusion ce soir du téléfilm “Marie Humbert, l’amour d’une mère”, la polémique rebondit sur la mort de Vincent Humbert à la suite du témoignage de son kinésithérapeute (cf Synthèse de presse du 29/11/2007).
Hervé Messager, qui l’a soigné pendant 2 ans affirme “qu’à partir d’un fait réel, on a brodé tout ce qu’il fallait de douloureux, de souffrance, d’horrible […] pour faire passer une idéologie…On a manipulé complètement la vérité et l’opinion”, souligne t-il dans un message envoyé à tous les parlementaires et diffusé par le site de l’association SOS Fin de vie : www.sosfindevie.org.
“Pourquoi avoir tué Vincent? Il avait encore plein de chose à vivre…Il blaguait, il riait…On a menti sur plein de chose pour justifier l’acte final. On a dit qu’il était aveugle : certes, il voyait très mal, mais il voyait ; qu’il n’avait plus qu’un doigt qui bougeait, c’est faux, il pouvait faire une pince avec ses autres doigts et changer les chaînes de télévision. On a fait croire qu’il avait mal : il n’avait mal nulle part”. Hervé Messager reconnaît que Vincent Humbert passait par des phases de découragement et de peurs mais qu’il savait aussi être gai.
Pour lui, Marie Humbert “a été complètement phagocytée par des associations militantes”. Vincent n’était pas tétraplégique mais avait une double hémiplégie, ce qui signifie que son cortex était atteint et ses capacités intellectuelles très diminuées. Comment alors, aurait-il pu écrire une lettre au président Jacques Chirac ? : “il ne savait pas utiliser la langue française avec une telle facilité et une telle subtilité. Derrière ce qui était dit de la réalité indéniable de son état, je découvrais des sophismes qui ne pouvaient venir de lui, comme le rapprochement entre le droit de grâce présidentiel et la revendication d’un droit à la mort”. Il est également improbable qu’il ait pu écrire le livre qu’on lui prête.
Pour Hervé Messager, il s’agit d’une instrumentalisation pour la cause de l’euthanasie, alors que la question de la mort ne se posait pas dans son cas.
Quelles que soient les circonstances de la mort de Vincent Humbert, celle-ci ne remet pas en cause la loi Leonetti sur la fin de vie, estime son rapporteur Jean Leonetti.
“Ce qui est certain, c’est que la vérité, comme toujours, est plus complexe que ne le laisse entendre le film réalisé pour TF1″, conclut Marianne Gomez.
Pour visionner la vidéo d’Hervé Messager, consulter : www.sosfindevie.org
La Croix (Marianne Gomez) 30/11/07 & 03/12/07 – Valeurs Actuelles (Pauline Liétar) 30/11/07 – Libération 30/11/07