Contre une légalisation de l’euthanasie

Publié le 26 Sep, 2007

Corine Pelluchon, agrégée et docteur en philosophie, revient dans Le Monde sur le débat autour de la légalisation de l’euthanasie.

 

Elle rappelle qu’en bioéthique, les propositions de loi sont examinées en fonction de leur cohérence avec les valeurs communes qui sont le fondement de la société. Elle s’interroge sur la pertinence d’une loi sur la légalisation de l’euthanasie alors que la loi Leonetti du 22 avril 2005 apporte des solutions concrètes à la peur de mourir de façon dégradante et dans la souffrance. La loi Léonetti est “centrée sur la notion de “proportionnalité des soins” et du développement de la culture palliative”, rappelle-t-elle et “implique le passage d’une médecine encore liée à l’acharnement thérapeutique à une pratique maîtrisée”.

 

Elle analyse les arguments des partisans d’une loi dépénalisant l’euthanasie :
– sur la question de la place du médecin, elle rappelle que “l’acte de tuer est incompatible avec le devoir de ne pas nuire” et que “l’associer aux soins saperait la confiance de familles envers les soignants”,
– elle s’interroge sur la contradiction entre les efforts qui sont faits pour intégrer ceux qui sont malades ou handicapés et l’acte de tuer pour empêcher la souffrance. Cela consiste à “se débarrasser du problème en se débarrassant du malade”,
– elle estime que la légalisation de l’euthanasie impliquerait “la reconnaissance par la société que le suicide et une réponse légitime et naturelle à la souffrance”,
– enfin, elle s’interroge : “l’autonomie équivaut-elle au droit de faire tout ce que nous voulons à n’importe quel prix” et notamment “en obligeant les médecins et la société à reconnaître un acte contraire à leurs valeurs ?”

 

Peut-on parler légitimement d’un droit à la mort ?”, se demande-t-elle. Pour les partisans de l’euthanasie, ce droit est sans limite. Pour ceux qui s’y opposent “le souci du bien commun exige que l’on mette des limites à une revendication individuelle”.

 

Pour Corine Pelluchon, on ne peut arriver à une “législation sage” sans intégrer dans nos lois “nos valeurs et nos choix de société”. C’est pourquoi, conclut-elle, la loi Léonetti “est un modèle à suivre”.

Le Monde 26/09/07

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