Selon plusieurs études [1], il existe un lien entre la prise de contraceptifs hormonaux et un risque accru de développer différentes maladies auto-immunes dont la sclérose en plaques (SEP), la polyarthrite rhumatoïde (PR) ou la maladie de Crohn. Cela s’explique par le rôle des hormones pour moduler le système immunitaire (cf. Pr René Ecochard : « Il n’y a pas d’être humain asexué »).
Dans le cas du traitement hormonal substitutif post-ménopause qui consiste à administrer de très faibles doses d’œstrogènes (1/6 de la dose des contraceptifs oraux), l’incidence du lupus érythémateux disséminé est plus élevée chez les utilisatrices de traitements hormonaux que chez les autres. En outre, des essais cliniques ont montré que l’administration de ces œstrogènes augmente les taux de thromboembolies, de maladies coronariennes et d’accidents vasculaires cérébraux.
Les contraceptifs hormonaux sont largement utilisés par des femmes. Selon des données collectées en 2017-2019 aux Etats-Unis, 65% des femmes utilisent des contraceptifs dont 14% des contraceptifs réversibles de longue durée et 10,4% des contraceptifs oraux (cf. Contraception : les Françaises changent leurs pratiques).
Environ 78% des patients souffrant de maladies auto-immunes sont des femmes. Des études ont confirmé qu’elles ont une plus grande capacité à produire des anticorps, ce qui leur permet de réagir plus efficacement contre les infections. Cependant, il existe également un risque potentiel de réponses hyper-immunes entraînant des effets pathogènes et une prédisposition à l’auto-immunité.
[1] Desai MK and Brinton RD (2019) Autoimmune disease in women: Endocrine transition and risk across the lifespan. Frontiers in Endocrinology, 10. doi: 10.3389/fendo.2019.00265.
Harding AT and Heaton NS (2022) The impact of estrogens and their receptors on immunity and inflammation during infection. Cancers, 14(4). doi: 10.3390/cancers14040909.
Lateef A and Petri M (2012) Hormone replacement and contraceptive therapy in autoimmune diseases. Journal of Autoimmunity, 38(2–3). doi: 10.1016/j.jaut.2011.11.002.
Markle JGM et al. (2013) Sex differences in the gut microbiome drive hormone-dependent regulation of autoimmunity. Science, 339(6123). doi: 10.1126/science.1233521.
Taneja V (2018) Sex hormones determine immune response. Frontiers in Immunology, 9. doi: 10.3389/fimmu.2018.01931.
Williams WV (2017) Hormonal contraception and the development of autoimmunity: A review of the literature.The Linacre Quarterly, 84(3). doi: 10.1080/00243639.2017.1360065.
Source : News Medical, Deliana Infante (18/07/2023)