Combattre la douleur du foetus et du prématuré

Publié le 4 Juin, 2010

"La douleur du fœtus et du nouveau-né prématuré" sera le thème des Assises de la Fondation PremUp, réseau de coopération scientifique consacré à la grossesse et à la prématurité. Elles se tiendront le 5 juin 2010 à Paris au Palais du Luxembourg.

La prise en compte de la réception de la douleur des prématurés était nécessaire, le nombre de naissances prématurées ayant augmenté de 15% en 10 ans. Les maternités tardives, les grossesses multiples et les accouchements provoqués avant terme dans l’intérêt de la santé de la mère et de l’enfant expliquent ces chiffres. Un travail concernant ces naissances avant 37 semaines d’aménorrhée mobilise 2000 soignants.

La compréhension de la douleur chez le fœtus et le nouveau-né est récente, certains membres de la communauté médicale estimaient même, il y a encore peu, qu’ils étaient incapables de souffrir. La priorité était, par ailleurs, donnée à la survie de l’enfant ; et il subissait la dureté des soins invasifs (intubations longues, piqûres, etc.) sans que soit évaluée sa douleur. Aujourd’hui, on sait que le fœtus perçoit la douleur dès le deuxième trimestre de la grossesse, quand se forment les voies de nociception, c’est-à-dire de réception sensorielle à la douleur. Pour le Pr Umberto Simeoni, chef du service de médecine néonatale à La Timone (Marseille), il est désormais aussi important de mesurer la douleur que la pression artérielle. Et de la traiter.

Ainsi, Sonia Guillaume, infirmière dans le service de médecine néonatale de l’hôpital Robert-Debré (Paris) applique quotidiennement un protocole antidouleur. Elle tente d’abord d’évaluer le mal-être de l’enfant. Des solutions basiques sont employées : réduction des nuisances sonores et de la lumière pour ne pas favoriser le stress. Elle vérifie également sa position dans la couveuse pour limiter son inconfort. Par ailleurs, elle utilise des solutions antalgiques médicamenteuses (dérivés de morphine, paracétamol) ou non (duo de saccharose-tétine) à l’occasion de soins douloureux tels une ponction capillaire. Enfin, les vertus apaisantes du contact humain ne sont pas oubliées : la pose d’une perfusion nécessite deux personnes, une pour la réalisation du geste technique, et l’autre qui touche et réconforte le bébé. Dans le meilleur des cas, cela se fait avec l’un des parents. Le lien affectif entre leur enfant et eux est ainsi favorisé.

Cependant, si le constat est là et la volonté ne manque pas, les moyens sont limités et il y a des disparités entre les unités : certains services de néonatologie ont recours aux analgésiques pour seulement 20% de leurs petits patients, tandis que d’autres en disposent pour la quasi-totalité des prématurés qu’ils accueillent.

Le Quotidien du Médecin (Christine Cointe) 04/06/10

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