La revue Science Translational Medicine révèle, le 14 août, qu’ une équipe de chercheurs américains et européens vient de mettre au point une technique qui permet de mieux mesurer le niveau de conscience des patients incapables de communiquer soit en raison d’une anesthésie soit parce qu’ils sont dans le coma. Classiquement, les médecins évaluent le niveau de conscience de ces patients “en évaluant [leur] capacité […] à répondre à des solicitations externes“. Pour cela, ils leur demandent “d’ouvrir les yeux ou de presser la main qui les tient“. Le niveau de coma d’une personne à l’autre diffère: il peut s’agir d’une “absence totale de conscience, un état presque végétatif“, mais également un état moins grave, intermédiaire, dans lequel les patients “peuvent être sensibles aux stimulus extérieurs mais ne peuvent ni bouger ni parler“.
Le principe de la nouvelle méthode mise au point par des chercheurs américains et européens est le suivant: “un dispositif magnétique externe envoie de fortes stimulations dans le cerveau et un électroencéphalogramme enregistre en direct la manière dont les neurones réagissent“. Selon le type de réaction, “un ordinateur calcul un ‘score’ qui permet d’évaluer si le patient est conscient ou non“. Pour Steven Laureys, spécialiste du coma à l’université de Liège et membre de l’équipe, “cette méthode a l’avantage d’être totalement objective, sans être dépendante des capacités sensorielles ou motrices du patient“. Pour parvenir à leur évaluation, les chercheurs tiennent compte de deux paramètres: “la quantité d’information et leur niveau d’intégration“, une fois l’impulsion magnétique envoyée dans la boîte crânienne.
Cette technique a été testée sur des “personnes éveillées et endormies, puis sur des patients anesthésiés par voie chimique et enfin des malades dans le coma dont l’état était déjà bien connu“. Les résultats ont été concordants.
Le Figaro (Cyrille Vanlerberghe) 19/08/2013