André Pichot, chercheur au CNRS, ” déboulonne ” très clairement l’annonce faite par la société ACT du récent clonage de 3 embryons humains de 6 cellules. Il ironise sur la valeur d’une telle déclaration : ” le bel exploit ! comme si la difficulté n’était pas de mener ces embryons au terme de leur développement plutôt que de les produire “.
Revenant sur les 277 embryons clonés pour créer Dolly, il explique, qu’à l’échelle humaine, il faudrait au moins 2 000 embryons pour obtenir un enfant apparemment sain donc autant d’ovules à trouver. A titre de comparaison, une femme produit au maximum 400 ovules en toute une vie. Les embryons clonés se développent avec difficulté car ils sont affectées de graves anomalies cellulaires, difficilement détectables. Ainsi, s’interroge le chercheur, dans le cadre du clonage à des fins thérapeutiques même s’ ” il n’est pas nécessaire que l’embryon arrive à terme, puisqu’on est censé prélever des cellules recherchées dès les premiers stades du développement ” cela pose un problème : ” comment une thérapie pourrait-elle utiliser de telles cellules, dont la plupart risque d’être anormales sans qu’on puisse dire lesquelles ? Quelles conséquences aurait leur introduction dans l’organisme ? “.
Le Monde 30/11/01