Claude Sureau, ancien président de l’Académie de Médecine, est favorable à la recherche sur les embryons issus d’une fécondation in vitro et qui ne font plus l’objet d’un projet parental pour qu’ils soient disponibles pour la recherche.
Pour lui, mieux comprendre les mécanismes biologiques de la fécondation et du développement embryonnaire permettrait de ” lutter contre cette spirale qui, d’une amélioration des méthodes de dépistage anténatal, aboutit à une augmentation des avortements “. L’Académie soutient ainsi qu’” il est légitime et nécessaire de mener une réflexion sur le statut médical de l’embryon humain et de poursuivre les recherches sur cet embryon “, confirmant sa position déjà énoncée en 1996 et en 1998.
Claude Sureau rappelle que l’espèce humaine a le taux d’efficacité de la reproduction le plus faible de tout le règne animal et que l’on ignore pourquoi. ” Sur les 150 000 embryons “conçus” in vitro, chaque année, en France, 30 pour cent sont éliminés d’emblée par les praticiens, car les cellules qui le composent présentent des signes de mort cellulaire “.
Par ailleurs, il qualifie l’ Agence de la procréation, de l’embryologie et de la génétique humaine (APEGH) de “mammouthesque”. Pourquoi ” attribuer à une seule agence le contrôle d’un domaine aussi vaste ? ” Il s’inquiète de “ l’absence de relations prévues avec les grands organismes de recherche, l’INSERM notamment, ou avec les agences qui existent déjà et dont les domaines sont voisins “.
Il regrette que l’évaluation du fonctionnement de l’APEGH soit confiée à l’APEGH elle-même et que le principe de révision tous les cinq ans des grandes options devienne caduc retirant au législateur tout contrôle sur ces domaines médicaux aux enjeux éthiques majeurs.
Pour la Science n°292 février 2002