Un avocat aveugle, Cheng Guangcheng, a été condamné en août 2006 à une peine de 4 ans et 3 mois de prison pour avoir dénoncé la politique de stérilisation forcée dans la province du Shandong, à l’est de la Chine (cf synthèse de presse du 16/01/07). Sa femme, assignée à résidence dans son village et cloîtrée dans son appartement, dénonce les violences qu’il subit.
C‘est en 2005 que Cheng Guangcheng a commencé son combat. Lorsque les autorités de la province de Shandong ont lancé leur campagne de stérilisations forcées pour réaliser les quotas de naissance imposés par Pékin, cet avocat de 35 ans s’est empressé de mobiliser les associations des droits de l’homme et les médias. "Il savait ce qu’il risquait, explique sa femme, mais, dans notre ville, il y avait jusqu’à 100 avortements par jour, il fallait faire vite pour arrêter cela".
Lors de son procès en août 2006, certains de ses témoins ont été kidnappés. Depuis ses avocats ont été tabassés et les pétitions internationales sont restées sans réponse. Pour l’un de ses amis, "l’enjeu est immense pour les autorités. La politique de l’enfant unique fait des millions de mécontents en Chine. Si jamais ces gens-là commencent à se révolter, c’est la fin de l’harmonie sociale", ajoute-t-il.
Libération (Pascale Nivelle) 09/07/07