Cellules souches embryonnaires humaines : des alternatives existent mais le professeur Menasché s’entête

Publié le 5 Sep, 2016

Le congrès de la société européenne de cardiologie s’est tenu la semaine dernière à Rome. A cette occasion, plusieurs alternatives aux travaux du professeur Menasché (cf. Essai clinique du Pr Ménasché : effet d’annonce scientifico-politique ou réelle percée de l’embryonnaire dans la thérapie cellulaire du coeur ?) ont été présentées pour le traitement de l’insuffisance cardiaque.

 

Le Docteur Anaïs Kervadec, de l’équipe du professeur Menasché à Paris, a « décrit une tentative chez la souris, d’utilisation du contenu des vésicules extra-cellulaires », ces dernières provenant de cellules embryonnaires humaines. Il s’agit d’utiliser « la soupe de protéines sécrétée par les cellules » embryonnaires humaines. Pour le professeur Menasché  ce protocole présente des « avantages »: « Il y a moins de réglementations à leur endroit puisqu’elles sont considérées comme un matériau biologique, et peuvent être conservées à moins 80°C ».

 

Mais d’autres alternatives, à base de cellules souches mésenchymateuses[1], ont fait leurs preuves :

 

L’équipe belge du docteur Josef Bartunel mène l’étude CHART-1 : dans ce cadre, sur 240 patients souffrant d’insuffisance cardiaque d’origine ischémique, « 120 ont bénéficié d’une injection de cellules souches mésenchymateuses via un cathéter spécialement mis au point pour éviter la dispersion des cellules au-delà de la zone infarcie du myocarde ». Si les résultats « n’ont pas permis de dégager une efficacité statistiquement significative » de cette thérapie, les chercheurs ont pu « identifier la catégorie de patients les plus susceptibles de bénéficier de cette nouvelle stratégie » : ceux présentant une insuffisance cardiaque plus sévère[2]. Ils envisagent la deuxième étape de leur projet, CHART-2.

 

Le professeur Butler de l’université de New York a lui aussi mené des essais avec des cellules souches mésenchymateuses. Son but était de déterminer si le traitement par voie intraveineuse pourrait bénéficier aux patients en raison de l’effet systémique des cellules. Ce procédé permettrait d’éviter des injections dans le cœur, plus difficile à mettre en œuvre à grande échelle.

 

[1] Cellules souches d’origine mésodermique présentes dans divers tissus de l’organisme adulte tel que la moelle osseuse ou le tissu adipeux. Elles sont également présentes dans le sang de cordon ombilical.

[2] Soit les patients dont le volume ventriculaire est plus important.

 

Sciences et avenir, Damien Coulomb (5/09/2016); Medpage Today, Ed Susman (2/09/2016)

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