Une équipe de chercheurs américains et italiens vient de publier dans la revue New England Journal of Medicine, le résultat de leurs travaux sur des greffes cardiaques. Ils ont ainsi démontré qu’après une transplantation cardiaque, des cellules souches de la personne greffée colonisent le nouveau cœur, se mêlant à celles du donneur.
Les chercheurs ont examiné le cas de huit patients de sexe masculin ayant reçu les cœurs de huit donneuses de sexe féminin. Cette subtilité a permis de distinguer facilement les cellules greffées, de celles du receveur (porteuse du chromosome Y, absent chez les femmes). Dans les huit cas, les chercheurs ont identifié des cellules souches de l’hôte qui avaient colonisé le cœur transplanté. Cette expérience a permis de prouver le haut niveau de chimérisme cardiaque, c’est à dire la coexistence de deux populations différentes de gènes.
Les chercheurs ont montré qu’il s’agissait de précurseurs de cellules cardiaques contractiles ou moins spécialisées. Si l’on parvenait à stimuler la croissance de ces cellules souches contractiles, il serait alors envisageable de régénérer des cœurs qui souffrent d’une atteinte directe du muscle ou consécutive à une hypertension artérielle, une lésion coronaire … « Le fameux dogme selon lequel les cellules contractiles du cœur ne peuvent se régénérer est tombé, avec une démonstration particulièrement élégante » affirme Albert Hagège, cardiologue à l’Hôpital européen Georges Pompidou.
Déjà des greffes cardiaques à partir de cellules de muscle avaient été effectuées par l’équipe du Pr Philippe Ménasché (hôpital Bichat, Paris) et Albert Hagège (cf. revue de presse du 02/07/01). Celui ci a déclaré au journal Libération : “ la première phase de l’étude est assez positive “.
Libération (Sandrine Cabut) 04/01/02 – La Croix (Laurent d’Ersu) 04/01/02 – Le Quotidien du Médecin 03/01/02