Le 6 juin prochain, « la décision de la Cour suprême du Canada concernant l’aide médicale à mourir » prendra effet avec ou sans loi fédérale pour l’encadrer. Le projet de loi C-14 a été « facilement adopté » par la Chambre des communes mardi soir, en troisième lecture. Il prend maintenant la direction de la Chambre haute, « où son sort est imprévisible ». Les sénateurs ne comptent toutefois pas être prêts avant le 6 juin, date butoir initialement fixée par la Cour Suprême.
Le Cardinal Lacroix, Archevêque de Québec a publié à ce sujet une lettre ouverte dans laquelle il réaffirme l’opposition ferme de l’Eglise à l’euthanasie et au suicide assisté et « déplore tous les scénarios envisagés par le gouvernement fédéral». Il est « périlleux d’accorder la permission de provoquer la mort d’une autre personne, même avec son consentement », car « non seulement une loi dicte, mais elle éduque et imprime la revendication du droit et la suggestion du devoir ». Ainsi avec le temps, « les mœurs sont affectées et la rareté du geste cède le pas à l’habitude ».
Il lance le défi d’ « accompagner avec douceur et tendresse la vie de nos proches qui souffrent », car les demandes d’aide à mourir « s’effacent habituellement lorsque les personnes souffrantes sont bien accompagnées ». La position de l’Eglise « n’est pas de valoriser la souffrance ». Il invite les canadiens à « écouter et accueillir jusqu’au bout l’expression de la souffrance, de la peur » de toute personne qui pourrait se reconnaitre dans les critères d’accessibilité à l’aide médicale à mourir.
Enfin, il s’adresse aux personnes affectées de problèmes de santé grave en ces termes : « La vie que vous avez reçue, le souffle qui vous habite, la personnalité qui vous caractérise sont empreints de beauté, de noblesse et de grandeur. Ce que vous avez été, ce que vous êtes maintenant requièrent, entre autres, le respect, l’accompagnement et des soins appropriés pour vous aider à grandir jusqu’à la fin».
Zenit (31/05/2016); La Presse (31/05/2016)