Autorisé par le gouvernement canadien depuis le mois de mai 2016, les saumons transgéniques sont désormais commercialisés dans ce pays par la compagnie AquaBounty Technologies. Le 4 août, l’entreprise a annoncé avoir vendu “environ 5 tonnes” de saumons génétiquement modifiés, sans révéler le nom des acheteurs. Le poisson, nommés AquaAdvantage, “est un saumon de l’Atlantique auquel un gène du saumon Chinook a été ajouté dans le but d’accélérer sa croissance”. De fait, il “grandit toute l’année et atteint sa taille commerciale en 18 mois contre trois ans dans fermes auqacoles marines traditionnelles”. Il est élevé au Panama, mais il pourrait “être produit directement depuis l’île du Prince Edouard”.
Si Aquabounty estime que “sa production n’affectera pas l’environnement”, des groupes écologiques à travers le monde s’inquiètent des risques pour l’environnement et la santé humaine. “A long terme on ne connait pas les risques”, rappelle Sylvain Charlebois, professeur en distribution et politiques agroalimentaires à l’Université Dalhousie, à Halifax. En outre, la question de l’étiquetage n’est pas réglée: rien n’a été prévu pour permettre au consommateur d’identifier ce poisson génétiquement modifié parmi les autres poissons. “Le premier animal génétiquement modifié arrive sur le marché, et les consommateurs du Québec et du Canada deviendront, à leur insu, les premiers cobayes”, se désole Thibault Rehn, coordonnateur de l’organisme vigilance OGM. Les Etats-Unis, qui avaient été les premiers à autoriser la consommation humaine d’un tel saumon en 2015 (cf. Un saumon transgénique autorisé à la consommation aux Etats-Unis) ont ensuite fait marche arrière (cf. La FDA suspend son autorisation de saumon transgénique), “jusqu’à ce que des normes d’étiquetage pour prévenir les consommateurs soient mises en place”.
Science et avenir, Loïc Chauveau (07/08/2017) ; Le Devoir, Annabelle Caillou (08/08/2017) ; Afp (07/08/2017)
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