Chaque année plus de 200 personnes meurent faute de n’avoir pas pu bénéficier d’une greffe d’organe. La liste d’attente pour une greffe, elle ne cesse d’augmenter et s’élève aujourd’hui à 6000 personnes. En France la plupart des greffes sont réalisées à partir de donneurs décédés. Le projet de loi prévoit que toute personne sera considérée consentante au prélèvement si elle n’a pas manifesté de refus de son vivant.
Dans le cadre de la révision des lois sur la bioéthique, les députés ont discuté des greffe d’organes à partir de donneurs vivants. En France, cette pratique est peu développée : « les organes prélevés sur des donneurs vivants représentent à peine 4,4% des greffes de rein, 6,5% des greffes de foie et 1,4% des greffes de poumon » a rappelé Bernard Kouchner. Jusqu’à maintenant la loi limite la possibilité de faire un don de son vivant aux personnes ayant des liens de parenté de premier degré c’est à dire : le père, la mère, le frère, la sœur, le fils ou la fille. Pour un couple marié le don n’était possible qu’en cas d’urgence.
Le gouvernement souhaite donc élargir ce cercle aux personnes entretenant avec le receveur un lien « étroit et stable », alors que l’opposition souhaiterait que cette pénurie de greffons passe d’abord par une augmentation du nombre de prélèvements sur les personnes décédées. Cette notion de lien « étroit et stable » a fait l’objet de polémique au sein de l’hémicycle. Certains députés socialistes ont souligné que cette mesure tenait compte des évolutions de la société actuelle.
D’autres ont estimé que cet élargissement risquait de multiplier les possibilités de pressions « psychologiques ou affectives » sur le donneur potentiel. Pour clore le débat, Alain Claeys a rappelé que le don ainsi élargi serait encadré de manière stricte. L’article a finalement été adopté hier par les députés.
La Croix (Pierre Bienvault) 18/01/02 – Libération (Eric Favereau) 18/01/02