Le Collectif des Amis d’Éléonore réagit à la suppression par la Commission des Affaires sociales du Sénat, le 29 mars 2011, de l’amendement sur le dépistage prénatal (DPN) voté à l’Assemblée nationale le 15 février 2011 et disposant que les médecins proposent le DPN aux femmes enceintes "lorsque les conditions médicales le nécessitent" (Cf. Synthèse de presse du 31/03/11). En rejetant cet amendement, les sénateurs veulent que les médecins soient tenus de proposer le DPN à toutes femmes enceintes, de façon systématique. Or, "comme nul ne l’ignore, la trisomie 21 est particulièrement visée par le dépistage". Pour le Collectif, cela revient "à signifier aux futures mères et à toute la société qu’il serait insupportable d’assumer la maternité d’un enfant atteint de trisomie 21", mais aussi que "les personnes trisomiques représentent un problème majeur pour les familles et pour la société".
Le Collectif alerte sur l’évolution du projet de loi de bioéthique, "tragiquement stigmatisant à l’égard des personnes atteintes de trisomie 21". "Ces enfants sont capables de bonheur avec nous, avec leurs frères et soeurs, avec leur famille. Comme ils sont capables de bonheur avec leurs camarades à l’école, et avec leurs collègues au travail, que ce soit en milieu ordinaire ou spécifique" dès lors qu’ils ont été "adoptés" par leurs proches et la société qui les entourent, témoignent les parents d’enfants trisomiques réunis au sein du Collectif. Ils dénoncent le rejet de la différence et la stigmatisation systématique qui créent un environnement défavorable à l’épanouissement et à la prise en charge des personnes trisomiques.
"Au lieu de ce refus de considérer et d’accepter nos enfants, nous attendons […] des choix politiques positifs : des moyens pour mieux accueillir et des moyens pour la recherche de traitements. Voilà ce que seraient les signes d’un accueil véritable, encouragé par la loi de 2005 sur le handicap et seul respectueux de l’égalité prônée par les droits de l’Homme et la devise de la République française" concluent-ils.
Votre Santé.org 01/04/11