Face à la "pénurie" d’organes, le recours au donneur vivant gagne du terrain. Il est le résultat d’un long travail législatif qui a "cherché à concilier le principe de l’inviolabilité du corps humain et l’exception médicale, en somme une confrontation du droit et du besoin thérapeutique".
L’Académie de médecine vient d’analyser les risques et les bénéfices en jeu pour le donneur vivant et le receveur, en s’appuyant notamment sur le rapport d’activité de l’Agence de la biomédecine pour l’année 2007.
Ce rapport d’activité recense l’ensemble des résultats de l’année 2007 concernant les greffes de rein, de foie et de poumon. Notons que, sur l’ensemble des greffes de rein, 8% provenait d’un donneur vivant, un faible pourcentage par rapport aux Etats-Unis où elle est de 40%. Pour le foie, le pourcentage de greffes à partir de donneur vivant est de 1,7% et pour le poumon elle reste "exceptionnelle".
Le recours à un donneur vivant "n’est justifié que si le risque opératoire, les éventuelles séquelles physiques et/ou psychologiques pour le donneur sont acceptables et si le bénéfice pour le receveur est réel", précise le rapport. Et l’Académie dresse la liste des risques pour le prélèvement et la greffe de ces organes.
Malgré ce bilan, l’Académie de médecine recommande que la "possibilité de recours à un donneur vivant ne doit en aucun cas faire perdre de vue que la priorité est d’améliorer la fréquence des dons post mortem".
Il faut par conséquent tout "mettre en œuvre pour réduire la proportion de refus de prélèvement chez les personnes en état de mort encéphalique, en réexaminant notamment les modalités d’expression du refus".
Quotidien du Médecin (Stéphanie Hasendahl) 02/04/09