Après les organismes génétiquement modifiés (OGM), les Athlètes Génétiquement Modifiés (AGM) ?
Pour prévenir, l’Agence Mondiale Anti-dopage (l’AMA) organise à Stockholm ces 4 et 5 décembre un symposium international sur le dopage génétique réunissant une cinquantaine de scientifiques. Richard Pound, président de l’AMA, estime que « le dopage génétique représente une menace sérieuse pour l’intégrité du sport et la santé des athlètes ».
La technique requise serait celle de la thérapie génique qui permettrait d’inoculer certains gènes comme ceux commandant l’augmentation de la masse musculaire ou déterminant la quantité de cellules sanguines dans l’organisme.
Plusieurs scientifiques,aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en Espagne, prétendent qu’il existe un gène de la performance, l’Angiotensin-Converting Enzyme (ACE), ce que récuse Olivier Rabin, directeur scientifique de l’AMA : « Il ne peut y avoir un tel gène, c’est totalement illusoire. Qu’est-ce qu’une performance ? Un tireur à l’arc n’est pas un coureur de marathon ou un haltérophile. En revanche, des gènes peuvent être modifiés, altérés, modulés ou régulés pour améliorer certaines performances : stimuler la sécrétion naturelle d’EPO ou d’hormones de croissance pour un sportif d’endurance, par exemple ».
Le dopage génétique, encore théorique, est déjà inscrit sur la liste « des substances et méthodes interdites » et l’AMA finance actuellement cinq programmes de recherche pour le détecter.
Le Monde (Stéphane Mandard) 04/12/05