Dans le magazine Valeurs Actuelles, Marie-Joëlle Guillaume, agrégée de lettres et écrivain, revient sur la nomination de Simone Veil à l’Académie française (cf. Synthèse de presse du 21/11/08).Elle rappelle que 33 ans après la loi Veil, bien des femmes ont confié leur désillusion par rapport à l’avortement. Au niveau du personnel de santé, nombreux sont ceux qui pourraient en témoigner et parler des vies brisées par la souffrance à la suite d’un avortement. De même, nombre de juristes, conseillers conjugaux ou assistante sociales, pourraient témoigner de la dégradation du respect de l’enfant depuis cette loi.La journaliste affirme ”qu’en faisant sauter ce verrou de civilisation qu’est le respect de la vie du plus faible, l’enfant dans le ventre de sa mère, en faisant de l’Etat le maître d’œuvre de son éventuelle élimination, la loi de 1975 a mis en place un remède bien pire que le mal, aux conséquences incalculables”.Elle rappelle que la loi Veil n’était censée s’appliquer qu’aux situations de ”détresse” mais qu’aujourd’hui l’avortement de complaisance, est devenu ”un droit revendiqué”.En 1979, rappelle-t-elle, lors du vote de la loi Pelletier, 125 parlementaires avaient élaboré une proposition de loi-cadre ”pour la femme, l’enfant, la famille”, proposition qui offrait de vraies solutions alternatives à l’avortement. Cette proposition ne fut même pas mise à l’ordre du jour de l’Assemblée et Simone Veil ne l’a pas soutenue.Marie-Joëlle Guillaume dénonce les propos de M. Douste Blazy qui affirme que Simone Veil ”place le respect de la vie humaine au dessus de tout”.Et de conclure que si l’on peut avoir de l’estime pour Mme Veil, ”on ne peut pas faire comme si la loi de 1975 était une œuvre de vie et l’on ne peut pas prétendre étouffer sous les louanges toute remise en cause de fond”.© genethique.orgChaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse et dont les sources sont indiquées dans l’encadré noir. Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction.
Valeurs Actuelles (Marie-Joëlle Guillaume)11/12/08