Les sénateurs ont voté hier “l’élargissement des compétences des sages femmes” en les autorisant à délivrer l’interruption volontaire de grossesse (IVG) médicamenteuse. C’est à la séance de nuit d’hier soir, à 21h30, qu’ils ont décidé du sort des sages femmes en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.
La délivrance de l’IVG médicamenteuse par les sages femmes, une réponse à un manque de main d’oeuvre.
Quinze minutes de discussion unanime, sans l’ombre d’un débat contradictoire, pour que la vingtaine de sénateurs présents, décide pour des raisons équivoques que les médecins ne doivent plus avoir seuls la responsabilité des IVG médicamenteuses. Laurence Cohen, déplore en effet que “les médecins militants partent à la retraite” alors que “l’IVG est une pratique courante de la vie sexuelle des femmes”* et que “130 centres ont fermé depuis 2000, ce qui rend les choses très difficiles pour les femmes”.
Marisol Touraine, soutient d’autant plus cet argumentaire qu’il s’agit de “la journée où nous célébrons le droit à l’IVG” et que le gouvernement a pour objectif “de diversifier les lieux où on peut pratiquer une IVG en toute sécurité.“
Une mince opposition à la pratique des IVG médicamenteuses par les sages femmes, a tout de même été incarnée par Alain Milon, président de la commission des affaires sociales. Il maintient au nom de la commission qu'”il est indispensable que le processus d’IVG se déroule entièrement sous la responsabilité du médecin” d’autant plus que le délai de réflexion avant une IVG est désormais supprimé (cf. Gènéthique vous informe 21 septembre 2015). Il note par ailleurs que la pratique de l’IVG médicamenteuse “ne semble pas faire l’unanimité des sages femmes”.
La pratique de l’IVG médicamenteuse ne fera pas partie de la formation initiale des sages femmes
Enfin, Marisol Touraine a manifesté son désaccord avec l’intégration de cette pratique dans la formation initiale, :cette ” obligation de formation ne paraît pas nécessaire” explique-t-elle. Les sénateurs ont suivi l’avis du gouvernment et n’ont pas adopté cette mesure.
*”Une femmes sur trois a recours, aura recours à un avortement au cours de sa vie” précise Mme Cohen.
NB : Ce sont donc les amendements n°477 de Mme Génisson, et n°843 de Mme Keller qui ont été adoptés par les sénateurs.
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