Le Pakistan affiche l’un des taux d’avortement les plus élevés au monde. Un récent reportage de l’ America’s National Public Radio a estimé que 48 % des grossesses y étaient non désirées, et que 54 % d’entre elles étaient avortées. L’avortement est utilisé, dans les faits, comme une contraception à posteriori. Un tiers des Pakistanaises ayant eu recours à une IVG souffrent ensuite de complications.
La loi est vague concernant l’avortement : officiellement interdit, il peut cependant rentrer dans le cadre des « traitements nécessaires », à peine définis, qui permettent l’avortement jusqu’à 120 jours. Les hôpitaux publics restent cependant très réticents à en réaliser.
Le recours à la contraception est faible. En cause, la culture musulmane majoritaire, qui qualifie volontiers celle-ci de « complot occidental visant à réduire les populations musulmanes », alors qu’avoir plus d’enfants est souvent présenté comme un « service essentiel pour la prolifération de l’Oumma ».
The Express Tribune, Syed Mohammad Ali (11/01/2018)
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