Au Canada, l’autoconservation des ovocytes a le vent en poupe. Le Pacific Centre for Reproductive Medicine (PCRM), une clinique de fertilité qui gère chaque année entre 50 et 100 congélations volontaires par an, a vu la demande s’envoler : 180 % d’augmentation entre 2017 et 2018 et 150 % d’augmentation entre le premier et le deuxième semestre 2018. « Ce peuvent être des femmes qui veulent continuer leurs études, ou leur travail, ou un voyage ou des projets personnels. Et puis, elles se retrouvent à la trentaine sans compagnon ou sans perspective immédiate d’avoir un bébé » analyse le Dr Caitlin Dunne, du centre PCRM.
Le PCRM congèle des ovocytes depuis 2009, dans le cadre de la préservation de la fertilité des patientes atteintes de cancer. Mais depuis que l’American Society for Reproductive Medicine a annoncé en 2013 que la procédure ne devait plus être seulement expérimentale, l’autoconservation pour raisons personnelles est devenue « de plus en plus populaire ».
Au PCRM, l’opération coûte environ 7000 $, auxquels il faut ajouter entre 3 000 $ et 5 000 $ de médicaments. Megan Beaton, 28 ans, a par exemple déboursé 12 500 $ pour congeler ses ovocytes il y a deux ans. C’est sa « stratégie de secours » au cas où elle aurait de nouveau un kyste sur l’ovaire, ou si son endométriose lui causait des difficultés de fertilité. Mais « idéalement plus tard j’aimerais réussir à avoir mes enfants de façon naturelle » reconnaît-elle.
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GlobalNews.ca, Canadian fertility clinic reports 180% increase in elective egg freezing