Au Vietnam, les autorités ont longtemps imposé 2 enfants maximum par famille. Un programme mis en œuvre sur la base de sanctions administratives et d’un planning familial actif. Dans ce pays, l’avortement est aujourd’hui utilisé comme un moyen de contraception.
En effet, un rapport des médecins de la maternité centrale d’Hanoï montre que « dans ce pays communiste, près de 40% des grossesses finissent par un avortement,», un taux qui dépasse les chiffres officiels. Selon les statistiques du gouvernement, 500 000 avortements ont lieu chaque année pour 2.4 millions de grossesses. Or, le système de comptage ne prend pas en compte les grossesses hors mariage. D’après Arthur Erken, du Fond des nations unies pour la population (FNUAP) : “Comme il n’y a pas de contrôle systématique, il pourrait y avoir un autre demi-million d’avortements”.
L’avortement est largement facilité. Légal jusqu’à 22 semaines, facilement accessible, il est fréquemment utilisé. Les jeunes femmes, peu formées sur les moyens de contraception, avortent de façon répétitive comme Hoa, 20 ans, qui a déclaré : « J’y ai déjà eu recours 3 fois ».
D’après l’ONG Alan Guttmacher Institute, le Vietnam est le pays qui possède le taux d’avortement le plus élevé au monde « et si rien n’est fait, cela va encore progresser ». Le FNUAP tente de persuader le Vietnam de changer de politique : « Nous n’arrêtons pas de leur dire de cesser de brider la fécondité », déclarait Arthur Erken.
Libération 24/11/2014