Le faisceau d’annonces contradictoires concernant la date d’examen de la loi de bioéthique se double des doutes plus ou moins explicites de députés de LREM : ces questions, notamment autour de la « PMA pour toutes », ne font pas l’unanimité.
Marie Lebec, député des Yvelines, explique qu’« il y a dans la majorité beaucoup de questions sur ce que contiendra la loi notamment sur la question de l’égalité hommes-femmes, sur la prise en charge par la Sécurité sociale de la fécondation in vitro ou encore sur l’accès à ses origines », et Laurianne Rossi, député des Hauts-de-Seine, constate que l’ouverture de « la PMA aux femmes seules est loin de faire l’unanimité ». D’autant moins que certains craignent qu’elle ne conduise à un « glissement de la PMA vers la gestation pour autrui (GPA) ». Par ailleurs, Laurianne Rossi se fait l’écho de nombreux députés qui « veulent prendre le temps de la réflexion sur la PMA pour toutes et le rôle du législateur », et elle se demande : « Est-on là pour légiférer sur un désir d’enfants ? ».
D’autres enjeux comme la congélation des ovocytes, le don d’organe, l’utilisation du numérique dans la santé font aussi partie du débat. Aussi, pour Marie Lebec : « Nous devons nous interroger collectivement sur le modèle de société que nous voulons. C’est un débat complexe mais fondamental ».
Cependant, dans le groupe LREM « ces interrogations ont du mal à s’exprimer tant le débat fait des étincelles » et un député dénonce une « forme d’omerta », constatant que « chacun a peur de se dévoiler ». Certains voudraient que le débat s’organise enfin au sein de LREM, craignant que « même les modérés » finissent « par se braquer s’ils n’ont pas la parole ».
Le Monde, Manon Rescan (08/03/2019) – PMA : les doutes de certains députés La République en marche