Mardi, avant le documentaire sur « L’avortement, la loi du silence » (cf. Gènéthique vous informe du 18 mars 2015), Arte diffusait une émission dressant un état des lieux des lois sur l’avortement dans différents pays d’Europe, « Droit à l’avortement, le combat continue » :
- En Pologne, pays dont « la législation compte parmi les plus restrictives d’Europe »,
- En Allemagne où la législation complexe, manie la contradiction : le Bundestag a « reconnu à l’embryon des droits fondamentaux », et si l’avortement est toujours « une infraction », il n’est pas « punissable après un entretien médical obligatoire ».
- En France, pays qui « bénéficie depuis 1975 d’une des législations d’Europe les plus libérales en matière d’Ivg »[i].
Le documentaire, sans nuance, stigmatise ceux qui s’opposent à l’avortement globalement rangés sous une bannière populiste, conservatrice, réactionnaire ou sous celle de l’Eglise.
La parole est exclusivement donnée à des personnalités politiques pro-Ivg ou à des membres du planning familial. Cependant, un constat généralisé dans les trois pays peut étonner : les médecins pratiquent largement l’objection de conscience. Dans les pays où les législations sont favorables à l’IVG, les femmes ont de ce fait, de plus en plus de mal à avorter dans les délais et doivent parfois garder leur bébé, comme le souligne une obstétricienne de ma Maternité des Lilas (France, Seine-Saint-Denis).
Le reportage s’achève sur les regrets d’une lobbyiste européenne du planning familial à propos de l’IVG : « Je pense qu’il est temps de s’engager pour défendre nos droits car ils pourraient bien disparaître. C’est assez choquant pour moi (…) Tout le monde pensait qu’ils resteraient acquis, mais comme on le voit, les choses peuvent changer ». Et ce dernier constat est finalement plein d’espérance. L’avortement n’est pas une fatalité, il est possible de revenir sur les législations en cours. Les choses peuvent effectivement changer.
[i] Après la suppression de la notion de détresse (cf. Synthèse de presse du 21 janvier 2014), l’amendement voté cette nuit en France au Parlement (cf. Synthèse de presse du 19 mars 2015) qui supprime le délai de réflexion obligatoire de 7 jours accordé à une femme demandant une IVG, élargit encore l’accès à l’avortement.