Le centre hospitalier Annecy Genevois a reçu l’autorisation de l’Agence de Biomédecine (ABM) de prélever des organes sur des personnes décédées après que l’équipe médicale ait décidé de stopper les traitements de maintien en vie. En France, il s’agit de la première autorisation de ce type après le lancement par l’ABM d’un nouveau protocole (Cf. Synthèse Gènéthique du 23 septembre 2014).
Jusqu’à présent, les organes destinés à être transplantés étaient prélevés sur des personnes décédés après arrêt cardiaque ou mort encéphalique. Depuis le mois dernier, les organes peuvent être prélevés sur des personnes mortes pour lesquelles une décision d’arrêt de soins en réanimation a été prise en raison de leur pronostic. Le professeur Bastien, directeur du prélèvement et de la greffe à l’ABM, précise que ces dernières sont “en phase aigüe de réanimation” et non “en coma chronique depuis plusieurs mois” (comme Vincent Lambert).
L’ABM a mis au point un protocole, après que la loi Leonetti de 2005 ait autorisée cette pratique quand elle a proscrit l’“acharnement thérapeutique”. Tous les hôpitaux qui souhaitent pratiquer ce type de prélèvement doivent signer une convention pour s’engager à suivre le protocole à la lettre.
Face aux enjeux éthiques soulevés par ce type de prélèvement, le professeur Bastien indique qu’il existe des “garde-fous”: l’accord express de la famille est nécessaire d’une part, et d’autre part, la décision de prélever des organes doit être “indépendante” de celle de l’équipe de réanimation de ne pas poursuivre les traitements.
Europe 1 03/12/2014