Angleterre : la police “fermerait” les yeux sur les infractions relatives au suicide assisté

Publié le 13 Jan, 2017

Si des pays comme les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg ont légalisé l’euthanasie, le Royaume-Uni, lui, l’interdit (cf. Angleterre: opposition à la légalisation de l’euthanasie). Depuis 2002 cependant, la justice autorise l’interruption des soins dans certains cas.

 

Depuis février 2010, les infractions commises par des personnes aidant des proches à mourir ont apparemment diminué, mais la réalité semble toute autre (cf. Royaume-Uni : l’euthanasie au centre des débats).

 

D’après les données policières relatives à l’Angleterre, au Pays de Galles et à l’Irlande du Nord recueillies par le journal The Economist, 83 infractions distinctes de personnes aidant leurs proches à mettre fin à leur vie ont été enregistrées. En 2014, seulement 17 infractions ont été retenues, et 23 en 2015. Au cours des neuf premiers mois de 2016, seulement 12 infractions ont été enregistrées. D’après The Economist, le nombre d’infractions signalées aurait en réalité augmenté, mais la police porterait moins de chefs d’accusation.

 

Le journal s’est donc penché sur les chiffres du Crown Prosecution Service (CPS), le Service des poursuites judiciaires de la Couronne. Ce service non ministériel du Royaume-Uni est chargé des poursuites judiciaires en Angleterre et au Pays de Galles. D’après les chiffres du CPS, entre avril 2009 et avril 2016,  les quatre cinquièmes des cas de suicides assistés qui lui ont été envoyés par la police, ont été retirés. Les poursuites seraient donc « rarement menées à terme » (cf. Royaume-Uni : l’aide au suicide n’est plus poursuivie). Les poursuites contre les personnes aidant un proche à se suicider sont donc moins systématiques, à condition que ce dernier en ait clairement exprimé l’intention.

 

Une réalité confirmée par M. Davies, un britannique proche de l’association pour le droit à mourir Dignity in Dying. Selon lui, depuis janvier 2010, plus de 200 Britanniques ont accédé au suicide assisté. En effet, Dignity in Dying assure avoir des preuves suggérant que plusieurs centaines de Britanniques se tuent chaque année chez eux, la police « fermant volontairement les yeux » sur ces infractions.

The Economist (13/01/17)

 

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