Alors qu’en France le don de gamètes se fait dans l’anonymat, ce n’est pas le cas dans d’autres pays européens ou aux Etats-Unis.
Le Dr Tabitha Freeman, du Centre de recherche pour la Famille de l’Université de Cambridge, vient de publier dans Human Reproduction du 24 février, une étude sur les liens qui se forment entre les familles d’enfants issus d’un même donneur.
La curiosité et le désir de renforcer l’enfant dans son identité poussent les parents à chercher à connaître le donneur et sa progéniture. Selon l’étude du Dr Tabitha Freeman, la rencontre des frères et sœurs génétiques se révèle souvent très positive et peut déboucher sur l’établissement de liens étroits et durables. Il s’agit de constituer de "nouveaux liens familiaux", sorte de grandes fratries " à l’ancienne".
Parmi les 791 parents de l’étude, issus du registre international des donneurs basé aux Etats-Unis, 11% ont trouvé au moins 10 frères et sœurs génétiques de leur enfant. Le nombre record est de 55.
Et la journaliste du Quotidien du Médecin interroge : "faut-il limiter en France, le nombre d’enfants qui peuvent être conçus à partir d’un même donneur ?". Connaître ses frères et sœurs génétiques éliment le risque d’inceste, mais "on peut quand même craindre les complications liées à des familles à la fois étendues et, comme souvent aujourd’hui, recomposées".