A l’occasion des trente ans de la première autogreffe de moelle osseuse, le Nouvel Observateur fait le point sur les enjeux issus de la thérapie cellulaire.
Le magazine rappelle le potentiel immense des cellules souches adultes. Seules ces cellules ont fait l’objet d’essais thérapeutiques chez l’homme.
Le 24 avril on fêtera le partenariat de l’hôpital Saint Louis avec une petite société française qui a mis au point une technologie de multiplication in vitro de cellules souches adultes. A partir de cellules souches prélevées en périphérie des muscles, on parvient ainsi à recréer du tissu cardiaque. Greffées dans le cœur du patient, ces cellules reconstituent les parties lésées. L’opération a jusqu’à maintenant été effectuée sur 10 personnes par le professeur Philippe Menasché de l’Hôpital Européen Georges Pompidou et 6 d’entre elles ont vu leur état s’améliorer (cf revue de presse du 08/12/06). Des essais américains comparables et jugés "prometteurs" ont été présentés fin mars au congrès de l’American College of Cardiology.
Un autre domaine de recherche avec les cellules souches adultes est en pleine expansion. Il s’agirait de rétablir des moelles épinières endommagées, dans l’espoir de faire remarcher des personnes paralysées par un accident.
En revanche, aucun essai thérapeutique sur l’homme n’a été tenté avec des cellules souches embryonnaires. Une société américaine vient de demander à la Food and Drug Administration (FDA) l’autorisation d’implanter des précurseurs de neurones de la moelle épinière, obtenues avec des cellules fœtales. Pour Axel Kahn, ces essais "présentent un risque de cancérisation". Quant à Marc Peschanski, il précise que dans le million de cellules greffées, "on ne peut pas se permettre de laisser passer ne serait-ce qu’une seule cellule souche non transformée. Car elle ferait ce qu’elle est programmée pour faire : un organisme entier, et sans en posséder le plan. Alors – on l’a constaté sur le rat – il va pousser une énorme tumeur, une grosse boule de tous les tissus et organes mélangés".
Enfin, le Nouvel Observateur s’intéresse aux cellules souches issues du cordon ombilical et souligne la prolifération des banques de sang de cordon aux Etats-Unis et en Grande Bretagne. Il rappelle qu’une enfant atteinte d’une leucémie vient récemment d’être guérie, grâce à une greffe de cellules souches provenant du sang de son propre cordon (cf revue de presse du 18/01/07).
Le Nouvel Observateur (Fabien Gruhier) 19/04/07