Depuis lundi, le Brésil est le pays hôte d’une réunion internationale autour du protocole de Carthagène sur la biosécurité. Entré en vigueur en 2003 et ratifié à ce jour par 132 pays, ce traité réglemente les échanges internationaux des organismes génétiquement modifiés (OGM), de manière à prévenir d’éventuels risques pour l’environnement et la santé.
Ce traité garantit pour les pays importateurs le droit d’être informés de la présence d’OGM dans les cargaisons. Lors de cette réunion, les pays débattent du degré d’information que l’exportateur doit fournir à l’importateur, c’est à dire l’étiquetage. Aujourd’hui, le protocole stipule que les cargaisons doivent porter le simple label “peut contenir” des OGM. Les parties en présence au protocole doivent décider de l’adoption ou non d’une mention plus précise : “contient des OGM”.
Le Brésil riche d’une grande biodiversité et grand exportateur agroalimentaire est divisé sur cette question au sein même de son gouvernement. Lors de la précédente réunion, le Brésil avait été l’un des rares pays à défendre la formule “peut contenir”. Or le président Lula vient de décider que le Brésil défendrait désormais la formule “contient des OGM” tout en donnant 4 ans à ses producteurs pour s’y adapter. Les exportateurs agricoles estiment que cet étiquetage va renchérir les coûts de production et qu’ils perdront du terrain vis à vis de la concurrence.
Un autre point du protocole évoqué par les parties sera l’établissement d’un mécanisme de répartition des responsabilités entre le pays importateur et le pays exportateur en cas de dommages résultant des flux internationaux d’OGM.
Par ailleurs, en France, le sénateur UMP de la Manche, Jean Bizet, présente aujourd’hui à la presse un rapport sur le projet de loi OGM qui sera débattu au Sénat à partir du 21 mars.
Libération (Chantal Rayes) 15/03/06 – La Croix 15/03/06