A propos de la procréation médicalement assistée

Publié le 28 Fév, 2007

A l’occasion des 25 ans d’Amandine, le premier bébé-éprouvette, le Pr René Frydman, son "père médical" a accordé une interview au magazine l‘Express. Rappelons que depuis 1982, 3 millions d’enfants issus de fivete sont nés en France*.

René Frydman revient sur cette première médicale, expliquant qu’il avait vécu cette expérience comme un "miracle" puisque pour la première fois il "assistait en direct aux premiers instants de la vie d’un petit être". Il rappelle que cette technique existait déjà en Grande-Bretagne et qu’aucun essai n’avait eu lieu sur les animaux. "C’était une opération risquée" explique-t-il. "Nous ne savions pas si les enfants allaient naître normaux".

Cette naissance allait déclencher le débat sur la notion d’être humain : "à partir de quand peut-on parler de personne?" Pour lui, la question demeure toujours et oppose ceux pour qui l’embryon est une personne dès la conception et "les tenants d’une logique d’indépendance et de maîtrise de l’individu, qui considèrent que la femme a le droit de choisir sa maternité".

En 1983, la création du Comité national consultatif d’éthique (CCNE) a tenté de donner un statut à l’embryon en le définissant comme "personne potentielle". Ensuite, les membres du CCNE ont essayé de définir à quel stade l’embryon devenait une personne. "On en est là pour l’instant, et la question n’est toujours pas vraiment tranchée" explique-t-il.

René Frydman rappelle que la loi de bioéthique de 1994 a officialisé la fécondation in vitro et le diagnostic préimplantatoire (DPI) et que la loi de 2004 a autorisé la recherche sur l’embryon et étendu le DPI aux bébés médicaments. Pour 2009, René Frydman souhaite que l’on se penche sur la question du don d’ovocytes. Il trouve que dans ce domaine les règles de l’anonymat et de la gratuité ont atteint leurs limites.

Pour lui beaucoup des questions éthiques qui se posent aujourd’hui ne sont pas d’ordre scientifique mais commercial. Ce sont explique-t-il "des phénomènes de société, que le médecin ou le scientifique n’a pas plus de légitimité à trancher que n’importe qui d’autre".

A ses yeux, la question la plus préoccupante est celle des limites de la liberté individuelle qui a créé "une survalorisation de l’individu". Aujourd’hui la stérilité apparaît comme insupportable et les couples veulent "un bébé à tout prix". "La grande question est de savoir s’il faut imposer des règles pour tenir compte des autres, ou bien favoriser les désirs de l’individu, en particulier de celui qui a les moyens de les énoncer et de les satisfaire" explique-t-il.

NDLR : Ces chiffres sont ceux donnés par le journal l’Express. Nous pensons qu’il s’agirait plutôt de 3 millions d’enfants issus de fivete nés dans le monde.

L’Express (Gilbert Charles) 22/02/07

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