Le jugement opposant le CHU de Caen aux parents d’une jeune handicapée de 19 ans intime l’ordre à l’hôpital de soigner Léah, même si elle est handicapée, car elle n’est pas en fin de vie et son cas ne relève pas de la loi Leonetti (cf. Le CHU de Caen veut appliquer la loi Leonetti a une jeune femme handicapée et refuse de la soigner).
Léah est une jeune handicapée de 19 ans, elle fait régulièrement des crises d’épilepsie qui nécessitent des soins vitaux à l’hôpital. Le 2 novembre dernier, le CHU a notifié les parents de Léah qu’à la prochaine crise de leur fille, ils ne la soigneraient pas, sachant pertinemment « qu’un retard de prise en charge médical pourrait lui être fatal ». Ils se réclamaient de la Loi Leonetti interdisant l’acharnement thérapeutique sur les patients en fin de vie.
Révoltés, les parents ont engagé un procès contre le CHU, le jugement rendu a rappelé le CHU à l’ordre. Oui, les médecins devront soigner Léah « comme n’importe quel autre malade », lorsqu’elle aura une nouvelle crise d’épilepsie, même si elle est handicapée. L’avocat des parents, Frédéric Zerbib, avait axé sa plaidoirie sur une mauvaise interprétation de la loi fin de vie par les médecins : « La justice a envoyé ce vendredi un message clair au CHU de Caen pour lui rappeler les fondamentaux de la loi Leonetti. Les médecins envisagent la fin des traitements pour des patients victimes de lésions cérébrales irréversibles, en état végétatif. Là ce n’est pas le cas ! Léah est une jeune fille pleine de vie, nous l’avons montré à l’audience grâce à des petites vidéos tournées au sein même de l’hôpital qui voulait la condamner ! ».
France Bleu, Didier Charpin (23/11/2018)