Cannabis : des effets durables et transmissibles à la descendance

Publié le 26 Jan, 2024

Le tétrahydrocannabinol (THC)[1], principe actif « majeur » du cannabis, « induit des effets néfastes immédiats mais aussi des marques épigénétiques pouvant être transmises aux générations suivantes ». Les publications, « nombreuses » à ce sujet, « devraient inciter ceux qui banalisent cette drogue à faire évoluer leurs réflexions ».

Le THC est actif à partir de « très faibles concentrations sanguines »[2]. Or « sa concentration a été accrue d’un facteur 8 au cours des quarante dernières années dans les produits en circulation ». La France compte « 1,4 million d’usagers réguliers », ce qui en fait « le pays européen le plus gros consommateur » de cette substance. Une substance qui plus est utilisée tôt, « souvent dès le collège », au moment où l’adolescent est « en pleine phase de maturation cérébrale ».

Un effet « mémoire »

Une fois éliminé de l’organisme, certains effets du tétrahydrocannabinol persistent quand d’autres apparaissent : « ils constituent en quelque sorte la mémoire laissée par l’exposition des cellules au THC, laquelle résulte de ses effets épigénétiques ».

Les enfants élevés dans des milieux où les adultes consomment de la drogue sont plus vulnérables à l’adolescence. Outre des facteurs tels que « le manque d’exemplarité, l’absence de prévention, l’accès facilité aux substances », les effets épigénétiques sont également en cause.

Des effets sur les gamètes

Le Colorado a légalisé le cannabis il y a 10 ans. Dans cet Etat, 10 % des femmes enceintes en consomment désormais. « Cette situation aurait un lien avec l’augmentation de la fréquence de différentes malformations fœtales, ainsi que celle des troubles du spectre autistique. »

En ce qui concerne les hommes, dès lors qu’ils ont été exposés au cannabis, « dans les soixante-quinze jours suivant cette exposition (durée d’un cycle spermatique), les spermatozoïdes comportent une marque épigénétique qu’ils peuvent transmettre à leur progéniture. »

 

[1] « Divers effets indésirables sont induits par le THC :

  • cardiovasculaires : tachycardie supraventriculaire, fibrillation ventriculaire, infarctus du myocarde… ;
  • neurologiques : vertiges, sédation, tremblements, accidents ischémiques cérébraux, déficits mnésiques ;
  • psychiatriques : agitation, anxiété, paranoïa, troubles psychotiques, idées suicidaires, délire, dissociation de la pensée, comportement désorganisé… ;
  • hématologiques : thrombocytopénie immune, hémorragie cérébrale ;
  • autres : nausées, vomissements, syndrome d’hyperémèse cannabique, hyperthermie, baisse de la synthèse de testostérone, diminution de la spermatogenèse, cancers (ORL, bronchopulmonaires, testiculaires) ».

[2] de l’ordre d’une dizaine de μg/L

Source : La revue du praticien, Jean Costentin (17/01/2024)

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