« 60% d’eau, 40% de matières organiques » : « comme vous, je suis recyclable »

Publié le 16 Oct, 2023

« Comme vous, je suis recyclable », c’est le slogan de la nouvelle campagne visant à promouvoir le don d’organes à La Rochelle [1]. Pour l’accompagner, les visuels affichent des photos dénudées d’anonymes ou de personnalités, comme le skipper Yannick Bestaven ou l’aventurier Philippe Croizon.

La campagne sera officiellement lancée demain, à l’occasion de la Journée mondiale du don d’organes. Mais ce n’est pas une première : la première opération « Je suis recyclable » avait été proposée en 2017. Cette fois « les affiches seront visibles sur 200 espaces publicitaires de Charente-Maritime et de Vendée ». Une campagne de la même teneur avait également fait réagir en Suisse (cf. « Ton corps aussi est recyclable ! »).

Le corps, un déchet ?

« Certains trouvant déplacée la comparaison du corps avec un “déchet” ». Mais l’agence Symaps Atlantique « assume » : « Notre corps est composé d’eau à 60 % et de matières organiques à 40 %, donc on est recyclables », précise son directeur Sébastien Blémon. Une « composition » qui figure aussi sur l’affiche.

Le corps ne serait-il qu’un vulgaire produit de consommation, dont les déchets devraient être triés ? Après avoir prélevé les organes, composter ce qui reste ? (cf. « Compostage humain » : vers un nouveau rite funéraire en France ?)

« Dans la réalité et pour le droit, le corps est un aspect de la personne. Il n’est pas le tout de la personne parce que la personne n’est pas seulement le corps », rappelle Aude Mirkovic, porte parole de l’association Juristes pour l’enfance (cf. GPA, don d’organes, suicide… Est-ce que mon corps m’appartient ?). En outre, « le corps ne relève pas de l’avoir, mais de l’être », précise-t-elle (cf. Je suis mon corps). « Les principes d’inviolabilité et d’indisponibilité qui président aux questions qui touchent le corps, ont pour objectif de protéger la personne dans son corps », explique la juriste. Des principes qui protègent également contre autrui : « si mon propre corps est indisponible, le corps de l’autre l’est aussi ».

 

[1] Sud Ouest, Sophie Carbonnel, « Si tu ne tapes pas fort, ça ne marche pas » : la campagne choc pour le don d’organes revient à La Rochelle (16/10/2023)

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