« N’est-il pas temps de considérer le corps humain non pas comme le corps que j’ai comme mais le corps que je suis ? »[1] interroge le Docteur Véronique Lefebvre des Noettes.
Aujourd’hui, « si la médecine se doit d’être à la pointe des dernières découvertes scientifiques, de les mettre à disposition de tous (malgré leurs coûts), elle doit le faire avec bienveillance, avec l’humilité de la sagesse des limites, en conscience et en responsabilité. C’est le (primum non nocere), ‘En premier, ne pas nuire’ attribué à Hippocrate ». Aussi, le médecin doit non seulement savoir résister aux injonctions utilitaristes de prestations de services, mais aussi avoir au cœur l’inquiétude de la vulnérabilité de l’autre. Il doit, toujours selon Hippocrate, « guérir parfois, soulager souvent et écouter toujours » et se tenir au plus près de la personne malade, dans son essentielle singularité. Qui ne souhaiterait augmenter les performances de son corps, effacer les stigmates du temps, retarder l’avance en âge, voire fuir notre finitude ? Mais quand la demande sociétale n’a rien à voir avec une maladie, qu’elle est motivée par le désir, que peut, que doit faire le médecin ?
[1] Jeudi 5 décembre, colloque « Que vaut le corps humain ? Médecine et valeurs du corps » au Collège des Bernardins.
The Conversation (02/12/2019)