Covid-19 : les naissances en chute libre

Publié le 1 Mar, 2021

53 900 bébés sont nés en France en janvier 2021 d’après les données de l’Insee. En janvier 2020, ils étaient 62 180. Une baisse de 13%. A titre de comparaison, la baisse observée en 2019 était de 0,7% par rapport à 2018.

« Cette donnée était attendue par les démographes, car il s’agit du premier mois complet qui permet de mesurer l’effet de la crise sanitaire sur la natalité, avec neuf mois de décalage. » Mais les spécialistes « ne sont pas surpris ». « Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les crises économiques ont souvent engendré une baisse des naissances », explique Gilles Pison, chercheur associé à l’Institut national d’études démographiques (INED) et professeur au Muséum national d’histoire naturelle. Un phénomène qu’il explique par « l’anxiété et l’incertitude vis-à-vis de l’avenir que suscitent les périodes de crise ».

Selon l’Insee, d’autres facteurs sont également sont également à prendre en compte comme la fermeture des centres de procréation médicalement assistée (PMA) entre mars et mai 2020, quand 3% des enfants qui naissent chaque année en France ont été conçus par PMA.

Un phénomène observé à l’échelle internationale

Aux Etats-Unis, les experts s’attendent également à un « baby bust ». Et selon Gilles Pison, dans des pays à la natalité déjà en berne comme l’Italie ou l’Espagne (cf. XXXXXXXXXXX), la chute du nombre des naissances pourrait être encore plus importante. Des données « provisoires » font état d’« une baisse de 21,6% » en décembre 2020, « dans les 15 plus grandes villes italiennes », indique le géographe Laurent Chalard, spécialiste des questions de population.

L’incertitude porte plutôt sur la durée du phénomène, bien qu’on puisse anticiper une faible natalité pour l’année 2021, selon le démographe. Mais « traditionnellement, une crise n’empêche pas les naissances, elle les reporte à plus tard », nuance-t-il. Pour Laurent Chalard, « si cette tendance à la baisse se prolonge, il sera impossible de “rattraper” les naissances qui n’ont pas eu lieu. Cela pourrait entraîner une petite classe creuse. ».

Relancer la natalité ?

Face à « cette tendance de fond », – « en 2020, avant même les effets de la pandémie, la natalité a atteint le chiffre le plus bas depuis 1945 en France avec une baisse de 2,5 % par rapport à l’année précédente » -, des députés veulent relancer la natalité par la mise en œuvre d’une politique « volontariste » (cf. xxxxxxxxxxxx). « Il s’agit de tirer la sonnette d’alarme, déclare le député Thibault Bazin (LR). La démographie était une des grandes forces de la France. Cette tendance au déclin met en péril l’équilibre de notre système de solidarité, des retraites à l’assurance-maladie. »

Sources : Le Monde, Adrien Sénécat (26/02/2021) ; Le Figaro, Agnès Leclair (25/02/2021)

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