Au Benelux, le prélèvement d’organes après euthanasie a le vent en poupe

Publié le 22 Mar, 2019

A condition que le patient soit d’accord et que l’euthanasie ait lieu à l’hôpital, « après 5 min sans battements de pouls, d’inconscience et d’absence de respiration, la mort est décrétée et le donneur est amené en salle d’opération pour qu’on prélève ses organes » (cf. De l’euthanasie pour le don d’organes : Qui arrêtera la machine qui s’est emballée ?). Au Pays-Bas, 46 patients euthanasiés ont accepté le prélèvement de leurs organes entre 2012 et 2017 et en Belgique, ils sont 35 depuis 2005. Et la tendance ne fait que croître : un seul patient en 2012, contre 13 patients en 2017 aux Pays-Bas par exemple…

 

 « L’enjeu est de taille » puisqu’aux Pays-Bas 4,4 % des décès sont des euthanasies. C’est pourquoi des médecins néerlandais et belges « considèrent que cette pratique n’est pas encore assez connue et veulent l’encourager pour répondre aux longues files d’attentes ». Les législations actuelles ne permettent pas à un médecin de « parler du don d’organes avec le patient de sa propre initiative en cas d’euthanasie » car « le choix du patient pourrait ne pas être totalement libre ». En pratique, il est suggéré que l’information parvienne tout de même au patient « de façon neutre » via des dépliants ou des campagnes de communication indépendantes. D’autres personnes proposent qu’il incombe aux médecins spécialistes de l’euthanasie de venir en parler au patient qui demande de mettre fin à ses jours.

 

Aujourd’hui, les prélèvements d’organes se font obligatoirement sur personnes décédées, ce qui exclut de facto tout don du cœur pour les patients euthanasiés. Le Dr Marc Cosijns a relaté le cas d’une patiente qui réclamait le prélèvement de ses organes de son vivant, après avoir été placée en état de sédation profonde. Le décès s’ensuivrait rapidement. Son médecin serait d’accord, mais la loi lui interdit. Une euthanasie par prélèvement d’organes, en somme.

 

« L’euthanasie pour tout le monde, à l’hôpital, après quoi des ateliers de production peuvent absolument tout manipuler pour la réutilisation. Cela ne nous fait-il pas penser à une période antérieure bien connue ? », alerte le Dr Peter van Rijn avec force.

 

Pour aller plus loin :

Belgique : 1000 euthanasies par an sans consentement du patient

Au Canada, des médecins demandent à associer euthanasie et prélèvement d’organes

Transplant Québec veut proposer le don d’organes aux patients demandant l’euthanasie

Euthanasie et don d’organes : la Belgique pousse la logique toujours plus loin

Institut Européen de Bioéthique (20/03/2019)

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